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Apr

Virage de l’industrie forestière vers la biomasse

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Une dizaine de projets utilisant des résidus forestiers pour le chauffage de l’eau en milieu institutionnel se concrétiseront accélérant ainsi la diversification de cette industrie amorcée il y a déjà plusieurs années dans cette région.

Seulement au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, jusqu’à 250 bâtiments pourraient utiliser ce système de chauffage sans compter le secteur privé comme celui des deux chaudières en production d’énergie qui alimenteront, cet été, l’usine de carton de Smurfit-Stone. La société para-municipale Énergie Matane, qui gère ce projet, répondra à plus de 80 % des besoins en vapeur de l’usine, qui consommera 50 000 tonnes métriques sèches de résidus forestiers.

Le CSSS de la Matapédia donne aussi le ton avec une installation qui a coûté plus de 1 M $ qui fera économiser jusqu’à 120 000 $ par année en frais de chauffage. Le projet de l’hôpital d’Amqui utilise 1500 tonnes métriques de résidus forestiers. En 2010, jusqu’à 15 000 tonnes de biomasse forestière iront dans les chaufferies dans les nouveaux projets bas-laurentiens.

« Les nouvelles fournaises qui brûlent des résidus forestiers sont ultra-performantes avec une combustion optimale entre 900 et 1000 degrés centigrades. Elles sont dotées des filtres anti-pollution dans les cheminées pour capter les fines poussières. Nos normes suggérées pour les chaudières sont celles de l’Europe, plus sévères, mais qui seront éventuellement les nôtres. Les projets de moyenne envergure (édifice municipal, école) reviennent à environ 8 cents du kilowatt/heure, ce qui est un coût compétitif avec l’électricité et le mazout qui vont continuer d’augmenter », explique Denis Pineault, conseiller en transformation forestière à la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent (CRE).

Les chaufferies centrales à la biomasse permettent l’utilisation de résidus d’opérations forestières ( branches, souches) qui restent sur les parterres de coupe et qui ne sont pas attribués dans les contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF).

Il y a aussi tout le secteur des équipements qui est ouvert à des nouvelles initiatives. Un groupe d’entrepreneurs du Bas-Saint-Laurent s’est formé pour construire éventuellement des bouilloires. L’aménagement de ces petites centrales génère non seulement des emplois en forêts pour la récolte de la biomasse, mais aussi dans le secteur du transport, du fonctionnement et de l’entretien des centrales qui permettent également de lutter contre le réchauffement climatique.

La production de granules de haute qualité pour des petites chaudières destinées au marché résidentiel pourrait aussi provoquer une petite révolution à moyen et à long terme dans la foulée des hausses appréhendées des coûts de l’électricité et du pétrole au cours des prochaines années.

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