Présente dans pratiquement tous les secteurs économiques, l’instrumentation dans le secteur des télécommunications est bien développée et se compare aux autres pays dans le monde. Le ministère de l’Économie, Innovation et Exportation (MEIE) établit que dans son ensemble, il représente plus de 5 000 emplois, 145 entreprises pour une valeur de 898 M$. Bien qu’affecté par la crise économique mondiale, Market and Market estime que de 2014 à 2020, le secteur de l’instrumentation à travers le monde devrait atteindre une croissance de 6.08 % soit des revenus totaux de 180 milliards en 2020.
« Où que vous alliez aujourd’hui, l’instrumentation est partout. Que ce soit au Wal-Mart avec leurs appareils qui vous informent de l’inventaire, des compteurs intelligents et même MétéoMédia ne pourraient fonctionner sans instrumentation. C’est loin d’être terminé. Il se fait des avancées tous les jours dans ce domaine » – Fernand Tonye, enseignant, Institut Teccart.
Exfo, l’un des plus importants fournisseurs de solution de tests et d’assurance de services pour les opérateurs de réseaux (Bell, Roger, Vidéotron, etc.) et les fabricants d’équipements de l’industrie des télécommunications, est positif face à l’avenir. « Nous œuvrons dans un domaine cyclique.
Oui, nous avons connu deux années de décroissance, mais le développement de plus en plus rapide de la technologie et le déploiement du sans-fil dans les pays émergents nous permettent d’envisager une croissance entre 10 % et 15 % pour le marché Wireless. Du côté de la fibre optique, la croissance sera moindre entre 0 % et 5 % parce que la fibre optique est de plus en plus performante et requiert par conséquent moins de nos équipements », soutient Pierre Plamondon, chef de la direction financière chez Exfo.
Pour maintenir la croissance, la recherche et le développement sont incontournables. Uniquement cette année, Exfo investira près de 45 M$, soit 20 % de son chiffre d’affaires en recherche. Elle n’est pas la seule à investir comme le confirme le MEIE. « Le secteur de l’instrumentation au Québec est constitué d’entreprises dont le niveau de recherche et de développement est très élevé. Cela est d’autant plus vrai étant donné que les produits et les services offerts sont principalement faits sur mesure », dit François Lemelin, adjoint exécutif à la direction des communications du MEIE.
Pourquoi investir autant en recherche et développement ? « Nous avons beaucoup de concurrence. Nous n’avons pas d’autres choix de nous démarquer. Il faut continuellement développer de nouveaux produits et améliorer ceux que nous avons déjà. Nos appareils doivent être faciles d’utilisation afin de permettre aux techniciens de finaliser leur travail sans devoir détenir un doctorat en physique quantique », raconte M. Plamondon.
Autre raison très simple à ces investissements massifs est que l’avenir en télécommunication ne semble pas avoir de limite comme le confirme Fernand Tony, enseignant à l’Institut Teccart.
« Où que vous alliez aujourd’hui, l’instrumentation est partout. Que ce soit au Wal-Mart avec leurs appareils qui vous informent de l’in-ventaire, des compteurs intelligents et même MétéoMédia ne pourraient fonctionner sans instrumentation. C’est loin d’être terminé. Il se fait des avancées tous les jours dans ce domaine. » Fernand Tonye croit même que le jour n’est pas très loin où tout sera branché même jusqu’au vêtement. Stéphane Chabot, directeur optique chez Exfo, tend à lui donner raison.
« Nous sommes en retard au Québec avec le déploiement de la fibre optique. Des entreprises comme Bell viennent tout juste d’offrir le “Fibe”, mais au Japon, on est déjà rendu très loin. Les gens peuvent consulter 35 postes HD avec leur forfait téléphone. L’avenir offre plein de possibilités allant même jusqu’à des comptoirs tactiles, des frigos avec internet intégré, etc. Notre rôle sera d’offrir des outils pour que tout fonctionne correctement. »
Avec un avenir aussi foisonnant, Fernand Tony est loin de craindre le chômage pour ses étudiants. Selon lui, le défi que ces derniers devront relever en est plus un de formation continue. « Une seule personne ne peut pas tout maitriser. Les gens ne pourront jamais être assez spécialisés dans ce domaine. »
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