Tube Caron a été fondée il y a près de 40 ans, en 1987. Son siège social est à Lanoraie, dans Lanaudière.
L’entreprise se spécialise dans le cintrage de tubes métalliques qui, pour l’essentiel, deviennent des tubulures d’admission, d’échappement et de systèmes de refroidissement sur des véhicules commerciaux de grande taille, tels que des autocars interurbains ou encore de l’équipement minier ou de foresterie.
Ses intrants, ou sa matière première si vous préférez, ce sont des tubes d’alliage d’acier inoxydable, de cuivre et d’aluminium qu’elle achète en longueurs de 20 pieds.
« On fait la transformation des tubes pour en faire un produit fini », résume Michèle Caron, directrice générale de l’entreprise en entrevue à MCI.
Avec une équipe d’une quarantaine d’employés, l’entreprise fabrique environ 100 000 pièces annuellement dans son usine de 20 000 pieds carrés.
Les clients de Tube Caron sont au Canada mais les produits finis sont expédiés aux États-Unis. Ceux-ci sont exemptés des tarifs douaniers de l’administration Trump puisqu’ils sont inclus dans l’accord Canada/États-Unis/Mexique (ACEUM).
Le hic, c’est que la matière première de Tube Caron, elle, provient des États-Unis et fait l’objet de contre-tarifs punitifs du gouvernement du Canada, ce qui fait grimper les coûts de production de l’entreprise québécoise.
« En ce moment, nous procédons à une révision de notre chaîne d'approvisionnement pour privilégier l'achat de matières premières au Canada, ce qui nous permettra de mieux nous adapter aux défis actuels », explique Mme Caron.
« De plus, nous mettons également des efforts pour diversifier notre carnet de commandes afin de réduire notre dépendance à un seul marché », ajoute-t-elle, précisant qu'elle et ses clients gardent un œil attentif sur les décisions prises au jour le jour par l’équipe du président Trump.
Le cas de Tube Caron n’est unique, il serait même plutôt répandu.
Selon la PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Julie White, il est courant que des entrepreneurs vivent la même situation, le coût de leurs intrants ayant augmenté en raison des contre-tarifs canadiens.
Son organisation a tenté de convaincre le gouvernement Carney de limiter les contre-tarifs à des produits finis pour éviter de telles situations contre-productives, en vain.
Tous les détails de cette entrevue avec Mme White, portant notamment sur le coût des intrants du secteur manufacturier, seront disponibles au cours des prochains jours, lors de la parution du prochain numéro du magazine MCI.