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Nov

Premier Baromètre de l’acceptabilité sociale du secteur minier au Canada

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Crédit photo : Site web Transfert Environnement et Société

Les firmes spécialisées en participation citoyenne et en performance sociale Transfert et Voconiq ont réalisé une première vaste étude à travers le Canada auprès de 4811 répondants afin d’établir le premier Baromètre de l’acceptabilité sociale du secteur minier.

À la lumière de l’ensemble des résultats, il serait juste d’affirmer que les Québécois reconnaissent l’importance de l’activité minière, mais doutent du respect de la règlementation et de l’influence des communautés envers les décisions de l’industrie.

L’opinion des répondants a été mesurée à l’aide d’une échelle de Likert à cinq points, permettant d’évaluer leur degré d’accord ou de désaccord avec diverses affirmations. Selon le rapport, le Québec affiche un niveau d’acceptabilité (3,28/5) et de confiance (2,61/5) qui sont non seulement inférieurs à la moyenne canadienne, mais qui sont les pires scores des provinces canadiennes. Les Québécois reconnaissent la valeur économique de l’activité minière, mais demeurent sceptiques quant au respect des réglementations et à la gouvernance du secteur. Cette perception s’explique notamment par une forte mobilisation environnementale dans les grandes villes du Québec et des attentes élevées envers les institutions.

« La conscience environnementale de la province, les fortes normes sociales en matière d'équité et de transparence, et l'importance accordée à la réglementation créent un environnement social dans lequel l'activité minière doit démontrer non seulement son utilité économique, mais aussi l'intégrité de ses procédures », a tenu à souligner Marc-Olivier Fortin, co-auteur du Baromètre de l'acceptabilité sociale : Secteur minier canadien 2025.

Retombées économiques versus les coûts environnementaux

Au Québec, la contribution économique de l’industrie minière est très reconnue, mais avec scepticisme. Les répondants jugent que l’activité mérite d’être poursuivie (note moyenne de 3,70), tout en doutant de la répartition équitable et transparente de ses retombées. Plusieurs s’interrogent sur qui tire avantage de cette situation : industrie, gouvernement ou communautés locales et si les gains économiques à long terme compensent les coûts environnementaux.

Peu d’influence provenant des communautés

Au Québec, la perception de l’influence des communautés sur les décisions minières demeure faible. À peine le tiers des répondants croient que les communautés peuvent réellement peser sur les décisions prises. La province affiche aussi une note inférieure à la moyenne nationale (2,95 contre 3,10) quant à la capacité des communautés à s’assurer que l’industrie agit dans leur intérêt. Ce sentiment d’influence limitée s’accompagne d’une perception d’un manque de transparence et de consultations souvent jugées symboliques, ce qui freine la confiance envers le secteur, et ce, même lorsque les retombées économiques sont reconnues.

Règlementation : suffisante, mais des doutes sur son respect

Le Québec affiche l’un des plus faibles niveaux de confiance au pays envers la réglementation du secteur minier. Avec une note de seulement 2,67 sur 5, les répondants estiment que l’industrie est suffisamment encadrée par les gouvernements pour protéger les populations et l’environnement, comparativement à 2,88 à l’échelle nationale. De plus, la confiance envers la capacité des lois à assurer la responsabilité des entreprises demeure limitée (2,80 contre 3,03). Les Québécois reconnaissent l’existence de cadres solides, mais doutent de leur application réelle.

Perception de peu d’écoute et respect des opinions : l'équité procédurale en jeu

Au Québec, la perception d’équité dans les processus décisionnels demeure faible. À peine une personne sur trois estime que l’industrie minière tient compte des opinions des communautés, et seulement environ un quart juge pouvoir participer réellement aux décisions des projets miniers. Ces faibles résultats reflètent à la fois un engagement direct limité dans une culture où l’on s’attend à ce que la prise de décision publique soit ouverte et délibérative.

La voix du terrain versus les perceptions : perspectives autochtones au Québec

Au Québec, les perceptions diffèrent entre les Premières Nations et la population générale. Les participants des Premières Nations font davantage confiance à l’industrie lorsqu’ils sont engagés par des ententes formelles, tandis que le grand public estime que les communautés des Premières Nations ont trop peu d’influence sur les décisions minières. Cet écart illustre la différence entre l’expérience réelle d’engagement et la perception du public.

Méthodologie

L’enquête a été menée du 27 août au 14 septembre 2025 auprès de 4 811 répondants représentatifs de la population canadienne. Réalisée à partir d’un panel de recherche national, elle visait à refléter la diversité des provinces et des contextes miniers et non miniers, selon les données du recensement de 2021. Le questionnaire d’environ 15 minutes portait sur la confiance, l’optimisme et l’acceptabilité sociale liés au secteur minier.

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