À elle seule, elle compte près de 22 % de toutes les entreprises de secteur. Le nombre d’emplois à être relié au secteur de la fabrication s’élève à environ 125 000, le chiffre le plus élevé au Québec. Cette région compte aussi près de 30 % des emplois du Québec liés à la transformation complexe (impression, machines, matériel de transport, etc.) et plus du quart de ceux en lien avec la fabrication de produits de consommation. Sa situation géographique explique-t-elle à elle seule ce succès?
Il est certain que cet élément compte beaucoup, mais il n’est pas le seul à prendre en compte. Un autre de ses atouts est certainement sa diversité. Diversité au travers de son vaste territoire de plus de 11 000 km2, traversée de collines, de vallées, de villages, mais aussi de villes. Cinq des vingt municipalités les plus populeuses de la province s’y retrouvent, dont une certaine Longueuil. Total de sa population : 1 400 000 habitants. Cette diversité s’applique aussi à l’économie. « C’est une région où on retrouve du plus urbain au plus rural.
« Avec un dollar pratiquement au pair, c’est aussi une bonne occasion pour renouveler ses équipements servant à améliorer sa production », Sylvie Lacroix, directrice générale du Centre local de développement du Haut-Richelieu.
La région est fortement présente autant dans le secteur bioalimentaire, aérospatial que dans le domaine du transport terrestre, ferroviaire que dans l’électronique ou encore dans la sécurité. On y retrouve de grandes entreprises comme IBM, Pratt & Whitney, mais 90 % des 3 000 entreprises se situent dans la catégorie petite et moyenne entreprise», mentionne Jacques La Rue, directeur régional de la Montérégie au ministère Développement économique, innovation et Exportation (MDEIE).
Le fait d’y retrouver un peu de tout évite ainsi aux entreprises d’être prises en otage par un seul secteur qui serait en péril ou en difficulté. « Les entrepreneurs ne dépendent pas d’une grosse entreprise comme c’est le cas ailleurs au Québec », souligne Sylvie Lacroix, directrice générale du Centre local de développement du Haut-Richelieu, comprenant la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.Oui, évidemment la concurrence est féroce et la récession a fait mal.
En 2011, la région a perdu 16 500 emplois dans le secteur manufacturier. Pour Sylvie Lacroix, il ne faut pas voir cette situation négativement. « Il y a des opportunités en temps de récession. Certains vont mettre la main sur des contrats ou sur des entreprises plus précaires. Avec un dollar pratiquement au pair, c’est aussi une bonne occasion pour renouveler ses équipements servant à améliorer sa production.
Uniquement dans le secteur de notre CLD, des investissements de l’ordre de 110 millions ont été effectués par les manufacturiers. Une augmentation de 43 % comparativement à 2009. »
Pendant que quelques-uns investissent dans l’équipement, d’autres misent sur l’innovation pour rester concurrentiels. Pour les aider, ils peuvent compter sur des centres de recherche et sur le campus de l’Université de Sherbrooke, un plus pour la région.
« Les entreprises doivent se démarquer. Notre force n’est pas dans la production de masse, mais dans le développement de produits spécialisés. Par exemple, dans le secteur des matériaux souples, on développe de nouveaux textiles destinés à l’armée ou aux pompiers. Les nouvelles technologies et l’essor des créneaux d’excellence sont les garants de la croissance et du développement pour la région », raconte Jacques La Rue.
Dans le secteur du Haut-Richelieu, le tiers des entreprises manufacturières exporte aux États-Unis. Un portrait semblable peut s’appliquer à l’ensemble de la région. La récession, la politique du buy america et les incitatifs de la politique d’Obama dans le but de réindustrialiser le pays sonnent toutefois l’alerte. Déjà, les organismes économiques sensibilisent les sièges sociaux aux avantages de rester dans la province. « On ne veut pas attendre que les filiales déménagent. Pour éviter de courir ce risque, on sensibilise déjà les sièges sociaux », souligne Sylvie Lacroix.
D’un autre côté, pour s’éloigner de cette dépendance au marché américain, le MDEIE a réuni sous l’enseigne, Export Québec, tous ses services publics destinés aux entreprises exportatrices de tout le Québec. Le but, développer de nouveaux marchés grâce à une enveloppe de 60 millions de dollars, dont 7,5 millions seront consacrés au déploiement d’un réseau d’incubateurs dans le monde qui permettra aux entreprises d’ici d’établir des bureaux de ventes à l’étranger.
« On souhaite développer les exportations vers l’Amérique du Sud, l’Inde et la Chine », soutien Jacques La Rue. Même si cette politique date de l’automne dernier, Gilles Côté, de Développement économique Longueuil croit réellement que cette stratégie aura un impact positif pour les entreprises.
À l’heure actuelle, le secteur industriel dans l’ensemble de la Montérégie se porte bien, sans connaître de croissance phénoménale, il tire bien son épingle du jeu. Pour maintenir sa compétitivité, dénicher d’autres marchés n’est pas la seule option. Le développement durable est aussi dans la mire. « Plusieurs projets sont en développement, il faut seulement s’assurer de compléter ce qui se fait déjà et ne pas créer de recoupement », mentionne Sylvie Lacroix.
Gilles Côté considère aussi cette avenue comme porteuse d’avenir. « L’éco parc de Saint-Bruno est un élément distinctif de notre offre puisqu’elle se base dans ce cas-ci sur des critères de développement durable. Cela est sans compter le fait que l’on regarde notre positionnement en lien avec le développement d’entreprises en lien avec l’énergie propre. »
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