STIQ, le plus grand réseau manufacturier au Québec, dévoile les résultats de la 16e édition de son Baromètre industriel québécois, une étude annuelle réalisée auprès de 500 PME manufacturières d'ici. Cette étude présente une analyse approfondie de l'état actuel du secteur manufacturier québécois, mettant en évidence les tendances, les défis et les opportunités pour les PME du domaine.
Cliquez ici pour accéder au Baromètre industriel québécois - 16e édition
Le Baromètre a mis en lumière une réduction marquée de tous les types d'investissement - en formation, en achat d'équipement, en R-D et en technologies numériques dans les PME manufacturières. Dans le cas de la formation et de l'achat d'équipement, ce sont les pires résultats depuis les débuts de l'étude. Avec le ralentissement économique qui se poursuivait en 2024, les PME se sont concentrées sur des préoccupations à court terme et ont retardé plusieurs de leurs projets d'investissement.
Pourtant, les données du Baromètre illustrent qu'investir est bénéfique pour les entreprises à plusieurs niveaux. Celles qui investissent plus que la moyenne sont plus nombreuses à connaître une augmentation d'au moins 5 % de leur chiffre d'affaires, connaître une augmentation d'au moins 5 % de leur nombre d'employés et à réaliser plusieurs types d'actions innovantes.
À l'ère du protectionnisme américain, l'accroissement des investissements devrait être l'une des priorités du secteur manufacturier, sinon la première. La productivité manufacturière du Québec et du Canada n'a fait aucun progrès substantiel au cours de la dernière décennie, contrairement à celle de nos voisins du sud. Dans ce contexte d'incertitude et d'imprévisibilité, les PME doivent plus que jamais améliorer leur productivité.
L'étude du Baromètre révèle que 60 % des PME manufacturières du Québec vendent à l'extérieur du pays et, qu'en moyenne, 80 % de leurs ventes extérieures vont aux États-Unis. Il n'est donc pas surprenant que les trois quarts des PME se disent préoccupés par l'enjeu du protectionnisme américain et des menaces tarifaires.
Interrogées sur les mesures qu'elles entendent mettre en place pour faire face à cet enjeu, les trois quarts d'entre elles prévoient réaliser des investissements pour améliorer la productivité, ce qui constituerait un changement important et souhaitable compte tenu de notre retard à ce chapitre.
Le développement de nouveaux marchés dans le reste du Canada est également une avenue intéressante pour les deux tiers des répondants. Ce pourcentage est deux fois supérieur au développement de nouveaux marchés dans le reste du monde.
« Depuis la mise en vigueur de la nouvelle politique commerciale américaine, le secteur manufacturier québécois fait face à une menace inédite et d'une ampleur sans précédent, dont il est difficile de mesurer les conséquences à cause de son imprévisibilité. En réaction, le secteur manufacturier québécois doit relancer fortement ses investissements pour améliorer sa productivité, accélérer la recherche et le développement et l'innovation, revoir ses méthodes de gestion, intégrer l'intelligence artificielle et rehausser les qualifications de ses employés. Prendre ce virage s'avère indispensable pour réduire notre dépendance au marché américain et développer de nouveaux marchés ailleurs au Canada et dans le reste du monde. », a déclaré Richard Blanchet, président-directeur général, STIQ.
Malgré le ralentissement économique et les inquiétudes face aux États-Unis, plus de la moitié des entreprises prévoient embaucher en 2025. On observe une légère baisse par rapport à 2024, mais on constate que les entreprises préfèrent tout de même recruter et garder leurs ressources humaines si précieuses, même en période de ralentissement.
L'enjeu de la relève est plus important que jamais et préoccupe près de huit entreprises sur 10, un niveau jamais atteint dans cette étude. Pour la première fois, il rivalise avec celui du recrutement, et pourrait même le surpasser. Ce résultat n'est pas étonnant, n'oublions pas qu'une part importante des entrepreneurs prendront leur retraite dans les prochaines années.
« Nous vivons dans une période de grands soubresauts politiques et économiques, mais qui nous offre une opportunité unique : nos PME doivent faire ce qu'elles font de mieux, c'est-à-dire innover. Innover en diversifiant leurs marchés, en investissant dans une meilleure productivité et en misant sur le volet vert de leurs produits. La Banque est fière de s'associer à STIQ dont le principal objectif est d'augmenter la compétitivité de ses membres. », a mentionné Hugues Nantel, Vice-président régional Entreprises et Gestion privée, Banque Nationale du Canada.
L'enquête Baromètre nous apprend que l'intelligence artificielle est encore très peu utilisée par les PME manufacturières, alors que près de la moitié ne l'utilise pas du tout. Parmi celles qui utilisent l'IA, la production de textes se démarque avec un taux d'adoption de quatre PME sur dix, suivie de loin par les autres domaines d'application étudiés, qui ne sont choisis que par environ une entreprise sur dix ou moins.
Néanmoins, les bénéfices sont bien réels pour les entreprises qui font appel à l'IA : réduction des tâches à faible valeur ajoutée, augmentation de la productivité, diminution des coûts et amélioration de la qualité des produits. Avec les développements très rapide dans ce domaine, on peut s'attendre à une utilisation accrue au cours des prochaines années.