Pour réussir en 2006, les entreprises québécoises devront faire preuve de persévérance et d’initiative, car, les obstacles à franchir sont nombreux plus que jamais : un prix du pétrole qui ne cesse d’augmenter, un resserrement du protectionnisme américain qui fait très mal aux PME d’ici, une concurrence féroce des pays asiatiques dont la Chine et l’Inde en particulier, un dollar canadien qui gagne en vigueur sur les marchés et finalement, des taux d’intérêt qui devraient poursuivre leur ascension au moins d’ici l’été.
Selon le Mouvement Desjardins, Québec ne dispose pas d’une grande marge de manœuvre pour aider les entreprises. Avec une dette très élevée, le gouvernement ne peut se permettre de mettre sur pied des politiques expansionnistes pour atténuer les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises.
Malgré ce tableau sombre, l’institution financière note que les entreprises ont consacré d’importants investissements depuis ces derniers mois pour s’ajuster aux nouvelles tendances du marché et assurer une véritable concurrence.
À la Banque de Montréal, on estime que les entreprises ont pour la plupart complété leur phase de modernisation et sont bien positionnées pour répondre aux besoins de nos voisins du Sud.
Un avis qui diffère à la Banque Nationale, alors qu’on soutient plutôt que la restructuration se poursuivra en 2006. Et en ce sens, l’économiste Clément Gignac affirme que des pertes d’emplois pourraient encore venir s’ajouter. Par contre, ce qui joue en faveur du Québec, dit-il, c’est la diversité de ses exportations et sa grande capacité d’adaptation.
Pour lui, ce sont les investisseurs et non les travailleurs qui seront les premiers à récolter les avantages des gains de productivité. Il ne fait aucun doute dans son esprit que les marchés boursiers seront appelés à poursuivre leur ascension cette année.
Les produits chimiques, le pétrole, l’informatique et les transports sont les secteurs d’activités prometteurs en 2006. En revanche, les industries du bois, des pâtes et papiers, du meuble et du textile vont encore connaître une année difficile.
Pour ce qui est de l’immobilier dans son ensemble, – résidentiel, commercial, industriel et institutionnel – le marché devrait encore faire bonne figure cette année.
C’est du moins le constat d’un économiste de Toronto, Robert Hogue. Malgré un ralentissement que plusieurs appréhendent dans le milieu, il semble plutôt que la construction n’est pas prête de ralentir en 2006 comme le témoigne l’aménagement de grandes centrales et du futur CHUM à Montréal.
Contrairement à la moyenne canadienne qui devrait enregistrer un gain de 3 % à son produit intérieur brut (PIB) en 2006, le Québec obtiendrait à peine les 2,1 % , selon Robert Hogue.
Dans l’Ouest canadien, le portrait est tout autre, particulièrement en Alberta. Les prévisions économiques laissent entendre que cette province connaîtra une croissance de 7 %, ce qui sera très différent en Ontario à cause des nombreuses mises à pied et du ralentissement économique qui secouent l’industrie automobile.