Et avec raison: le réservoir accomplira un rôle différent selon son positionnement dans le système d’air comprimé. De plus, son impact sur le système ne sera pas facile à démontrer.
Néanmoins, l’ajout de réserves d’air ne nuit jamais. Les résultats sur le terrain le prouvent: les systèmes d’air comprimé bénéficiant de grandes réserves fonctionnent de manière plus fluide et sont plus fiables.
En général, on retrouve les réservoirs d’air comprimé dans trois configurations différentes:
Chaque configuration apporte ses bénéfices et chacune a une incidence sur les autres, l’idéal étant de combiner les trois dans un même système. Dans cet article, nous aborderons uniquement le rôle du réservoir de contrôle en air humide. Les réservoirs d’appoint feront l’objet de notre prochain article.
La sélection adéquate d’un réservoir et de son emplacement exige une connaissance approfondie des systèmes d’air comprimé. Il n’existe pas de recette miracle pouvant s’appliquer à tous les systèmes puisque chacun est unique. Les recommandations formulées dans cet article sont des lignes directrices générales.
Le réservoir de contrôle en air humide est probablement le plus critique, particulièrement si le système est doté de plusieurs composantes de traitement d’air comme des filtres et des sécheurs. Si l’espace ou le budget sont limités, la priorité devrait être mise sur l’installation de ce réservoir. Il joue un rôle primordial dans le système d’air comprimé:
Un ratio de 1 gallon par cfm sera généralement suffisant pour bénéficier des avantages énumérés plus haut. Par exemple, un réservoir de 240 gallons conviendrait bien à un compresseur d’une capacité de 240 cfm.
Lorsque le compresseur prioritaire opère en mode pleine charge – marche à vide (dual control), on peut réaliser un gain en efficacité énergétique en augmentant le ratio de réserve de 3 à 5 gallons par cfm. Ceci diminuera la fréquence des mises à vide du compresseur et par conséquent la quantité d’air gaspillé qui sera rejeté à l’atmosphère lors de la dépressurisation.
Le graphique A démontre l’effet de différents ratios de réserve sur l’efficacité d’un compresseur opéré en mode dual control. Les compresseurs à capacité variable (modulation, déplacement variable ou vitesse variable) seront affectés de manière négligeable par l’augmentation du ratio de réserve, à moins qu’ils n’opèrent à très faible capacité, les obligeant à passer en marche à vide régulièrement.
Le réservoir vertical devrait être préconisé. Il occupera moins d’espace et il accentuera l’effet de filtration naturelle par gravité des contaminants dans l’air. Il devrait être installé directement à la sortie des compresseurs, avant toute autre composante. L’air devrait entrer par le bas du réservoir et en sortir par le haut.
Si possible, on veillera à installer le réservoir à l’endroit le plus frais dans la salle des compresseurs pour maximiser la condensation d’eau à l’intérieur. Le réservoir devrait être équipé d’un drain automatique fonctionnant à la demande (sans perte d’air) et il devrait comporter une soupape de sûreté sélectionnée adéquatement.
Un manomètre facilement lisible à hauteur d’homme devrait être installé. Si une connexion d’urgence a été prévue (par exemple pour connecter un compresseur mobile de location) c’est généralement sur le réservoir d’air humide qu’on l’installe.
Le réservoir de contrôle devrait toujours faire partie d’un système d’air comprimé et son installation devrait normalement coïncider avec l’acquisition d’un nouveau compresseur. Cette pratique auparavant généralisée avec les compresseurs à pistons s’est peu à peu perdue avec l’arrivée des compresseurs rotatifs.
Si le réservoir de contrôle est destiné à améliorer la fluidité, la fiabilité et l’efficacité des compresseurs, le réservoir d’appoint est pour sa part destiné à assurer un apport d’air plus constant aux applications pneumatiques sur le réseau. Ce sera l’objet de notre prochain article.
Alexandre Paré, ing. Conseiller technique chez Air Industriel Inc. alexandre.pare@airindustriel.com