Cette mondialisation a aussi un effet sur nous, consommateurs. Quelques clics de souris et vous voilà rendus sur le marché international de l’offre. Il n’est plus besoin de sortir de votre demeure et d’errer dans les centres commerciaux pour trouver ce que vous cherchez. C’est comme le bon vieux catalogue Sears mais à la sauce mondiale.
Vous pouvez naviguer sur des sites canadiens, faire des achats en ligne et les recevoir directement chez vous et bien souvent… dès le lendemain. Les plus téméraires, aventureux ou « risqueux » dépasseront sans crainte la frontière et même le continent pour trouver l’article tant convoité, et ce, souvent pour une raison de prix et/ou de disponibilité.
De plus en plus les consommateurs se tournent vers cette possibilité qu’ils ont d’importer eux-mêmes. En effet, que ce soit pour l’achat d’une Porsche usagée moins dispendieuse de presque 10 000 $, de pneus pour SUV ou de « mags » pour voiture sport, ces consommateurs magasinent sur le marché américain. Quant aux amateurs d’automobiles qui veulent enjoliver leur véhicule, ils peuvent acheter des jupes, ailerons, capots, pare-chocs et j’en passe.
Comme par exemple, un de mes clients représentant un club de propriétaires d’une certaine marque de voiture importe directement de la Chine. Les achats sur des sites chinois sont tout aussi populaires pour les accessoires d’ordinateurs, de téléphones cellulaires et autres gadgets électroniques.
Évidemment, il y a encore la douane canadienne dans le décor… mais, pas toujours.
Voici quelques exemples de situations vécues fréquemment par des importateurs canadiens :
Vous désirez acheter une caméra vidéo pas trop dispendieuse mais ayant une qualité d’image respectable. Vous consultez le site d’un magasin bien connu au Canada et le prix pour la caméra convoitée est de 169,99 $ taxes non incluses. Vous effectuez la même recherche sur les sites internationaux et vous trouvez une caméra similaire ayant une capacité de zoom et de pixel plus élevée pour la moitié du prix, transport inclus.
Voici ce à quoi vous pouvez vous attendre alors concernant les frais d’importation. Si le vendeur expédie la marchandise par la poste et qu’il ne fait pas de fausse déclaration, les frais additionnels seront: droits de douane 0 %, TPS 5 %, TVQ 9,5 % et frais de dédouanement de la poste 5 $. Par messagerie comme Fedex, DHL et UPS; les frais seront les suivants : droits de douane 0 %, TPS 5 %, TVQ 9,5 % en plus des frais de dédouanement de la messagerie.
Comme dernier exemple, vous achetez des pneus de haute performance aux États-Unis. L’expéditeur ne peut utiliser une compagnie de messagerie car le poids de la marchandise est trop élevé. Il utilisera les services d’un transporteur routier (ex : YRC, ABF, Day and Ross et autres). Ces transporteurs n’offrent pas le service de dédouanement et vous réfèreront à un courtier en douane.
Les frais à payer seront les suivants pour des pneus fabriqués aux USA, Canada ou Mexique : droits de douane 0 % (libre échange), TPS 5 %, TVQ 9,5 % et frais de dédouanement du courtier en douane. Si vos pneus sont fabriqués ailleurs, les frais suivants seront applicables : droits de douane 7 %, TPS 5 %, TVQ 9,5 % et frais de dédouanement du courtier en douane.
Il y a par contre plusieurs mises en garde à faire concernant les achats en ligne et surtout ceux faits sur eBay.
Plusieurs personnes m’ont confié avoir acheté des marchandises de valeur non négligeables (500 $, 1000 $ et même 2000 $) et n’ont eu aucun frais de la compagnie de messagerie ou bien de la poste (pas de droits, pas de taxe et pas de frais) même que, des produits admissibles sous certaines conditions (contrôlés par Agence canadienne d’inspection des aliments ou Santé Canada) ont été livrés sans problème.
Je leur confirme qu’ils sont bien chanceux car si la douane avait inspecté la marchandise, elle aurait pu la saisir ou encore, épicer votre importation d’une pénalité. Il arrive parfois également que le fournisseur vous demande la valeur que vous voulez déclarer pour la douane.
Oui, il est très facile aujourd’hui pour un particulier d’importer des marchandises au Canada, mais il est de bon aloi de se méfier de la contrefaçon, des fournisseurs bidons et de la qualité des produits… Mais, si vous avez le goût du risque, en étant bien informé, oui, il y a de bonnes affaires sur le net!
Denis Gendron, SCD (Canada et USA) V.P. ventes, relations publiques et formation Dolbec Logistique International Inc. 361 Rue des Entrepreneurs Québec, (Québec) G1M 1B4 418 688-9115 dgendron@dolbec-intl.ca