Lorsque vous lirez ces lignes, il y a de bonnes chances que vous ayez déjà reçu vos avis de cotisation des deux paliers de gouvernement. Pour bon nombre d’entre nous, on jettera un rapide coup d’œil au document en question et on classera le tout jusqu’à la prochaine saison des impôts qui débutera en janvier avec les contributions REER et se prolongera jusqu’en mars ou avril, le temps de recevoir tous les documents nécessaires à la complétion de nos déclarations.
Cette approche consiste plus à subir les effets du fisc qu’à contrôler son impact sur vos finances personnelles; à la réception de votre avis de cotisation, une comparaison détaillée devrait être entreprise entre cet avis et votre déclaration d’impôts, et ce pour plusieurs raisons.
L’une d’entre elles provient d’un récent sondage d’une grande institution financière qui révèle que plus de la moitié des Canadiens ne savent pas la différence entre les taux d’impôts prélevés sur les revenus d’intérêts, de dividendes ou de gain en capital.
Question de ligne – les revenus de placement
L’imposition des revenus de placement est totalement différente selon que les montants sont déclarés sur la ligne 120 (revenus de dividendes) 121 (revenus d’intérêts) ou 127 (gains en capital) *** .
Les revenus de placement les plus taxés sont ceux déclarés sur la ligne 121-intérêts et autres revenus de placement. Vos revenus seront ici amputés du taux marginal le plus élevé selon votre situation : voici un tableau des taux marginaux maximum sur ces revenus
Taux combinés maximum sur les revenus de placement
Type de revenu
Intérêts
Dividendes (déterminés)
Gains en capital
Taux
48.22%
31.85%
24.11%
Pour conserver une plus grande partie de vos biens, la méthode consiste à structurer vos placements de façon à ce que vos revenus apparaissent sur la ligne 120 ou 127 de votre déclaration, réduisant ainsi considérablement l’impôt à payer.
Des taux d’imposition à plus de 75 %? C’est totalement impossible, allez-vous dire? L’exemple suivant vous en donnera un avant-goût :
Une personne monoparentale dont les revenus se situent à environ 40,000 $ annuellement, voit son taux d’imposition grimper aux alentours de 75 % lorsque l’on tient compte de tous les crédits d’impôts dont elle peut profiter. C’est donc dire que si cette personne profite d’une augmentation de salaire de 1000 $, sa situation financière ne sera améliorée que de 250 $ à la fin de l’année, résultat de l’impôt sur le revenu supplémentaire et des crédits qu’elle perdra. Nous vous invitons à visiter le lien suivant et à tirer vos propres conclusions après lecture
http://www.cqff.com/claude_laferriere/accueil_courbe_2011.htm
Voici un autre domaine où l’on a tendance à négliger la préparation en vue de limiter ou de réduire la morsure du fisc; plus du trois quart des Canadiens ne comprennent pas exactement ce qui va se passer fiscalement lors du décès d’un parent, alors que des sommes très importantes sont en jeux. Ne pas planifier le transfert de son patrimoine revient ni plus ni moins, à nommer les agences du revenu comme co-bénéficiaire de sa succession.
La loi de l’impôt sur le revenu (Canada) comporte 2950 pages, sans compter celle du Québec qui ne doit pas être bien loin du compte. Sachant qu’environ seulement 38 % des contribuables utilisent les services d’un professionnel pour compléter leur déclaration, pas besoin de fabuler pour comprendre que certains ne profitent pas de toutes les déductions ou crédits auxquels ils ont droit.
Dans un bon plan financier, la priorité consiste à colmater les fuites avant de commencer à remplir les coffres.
***(les équivalents au Québec sont les lignes 128,130 ou 139)
Michel Roy Planificateur financier* Conseiller en sécurité financière Pour Les Assurances Boivin inc.*. et Groupe action financière Québec Représentant en épargne collective auprès d’Investia Services Financiers Inc. tél: 418-624-0850 mroy@gaf.qc.ca