Comment évaluer la surface des pièces qui bougent ou subissent des vibrations ? Ces informations sont pourtant cruciales pour l’assurance qualité. Numériser avec une grande exactitude un objet en mouvement (ce que ne peut faire aucun appareil laser actuel) afin d’en déterminer la qualité est maintenant possible grâce à une technologie développée au Québec.
Selon Simon Rodrigue, ingénieur et président de Numétrix, « la haute cadence sur la chaîne de production automatisée rend difficile l’examen des pièces en mouvement. Le contrôle manuel est coûteux et peu fiable en général, entraînant des coûts élevés, sans parler des plaintes des clients et des retours de marchandises ».
Cette caméra révolutionnaire vient à la rescousse des opérateurs industriels en donnant les détails ultraprécis d’une pièce même soumise à des mouvements aléatoires ou des vibrations, situations fréquentes dans l’industrie de la fabrication. La numérisation ultrarapide pour l’inspection industrielle mesure des paramètres tels que la hauteur, la largeur, la profondeur, le volume, le rayon de courbure et la planéité.
Ce nouvel appareil intelligent produit des images tridimensionnelles d’objets de presque toutes les formes, complexités et orientations, ainsi que de tous les contrastes, peu importe les conditions d’éclairage ambiant. Conçue pour des applications de hauts volumes, la technologie Numétrix 3D permet de détecter les défauts en temps réel (vide, rayures, bosses, porosité, gauchissement, etc.).
De l’assemblage électronique ( mesure de la hauteur et du volume d’amas de pâte à souder ) aux pièces aéronautiques, d’automobiles ( bandes d’étanchéité en caoutchouc ), de planchers de bois franc et de produits de consommation, les applications sont nombreuses. Même l’industrie de l’abrasif ( inspection du relief et de la densité des particules ) y trouve son compte.
D’autres technologies permettent de réduire la facture d’électricité et d’éviter les arrêts coûteux de production. C’est le cas de Nuvolt, une avancée scientifique sur la réduction des anomalies électriques ( courts-circuits, câblage qui fuit, arcs électriques, etc. ) sur les réseaux et sur les équipements industriels.
Commercialisé depuis environ un an sous la marque SmartScan Pro, ce senseur analytique permet d’étudier une installation électrique pour en prédire les défauts électriques.
Selon son président, Jacques Dion, « le système prédit une défaillance électrique, l’analyse et informe l’utilisateur sur le statut du problème électrique en devenir et le guide vers la solution ».
De plus, ce nouvel outil électronique a la capacité de prédire un arc électrique, qui est une cause majeure de bris d’équipement et d’incendie, et qui comporte un risque de blessure pour les humains en milieu manufacturier. Enfin, on peut contrôler l’appareil confortablement assis derrière un bureau, en possédant toute l’information nécessaire à la prise de décision.
En plus de contribuer à l’efficacité énergétique, ce système unique répond aux besoins de gestion d’une maintenance préventive en indiquant les problèmes en devenir et la solution adéquate.
Ainsi, on diminue les arrêts de production et on prévient les bris des composantes d’équipement, tout en prolongeant leur durée de vie utile. Qui plus est, on peut même réduire les risques d’incendies dans les immeubles commerciaux et industriels.
D’abord conçu pour les fermes ( par Nuvolt et distribué par Agrivolt ), le programme avait également un énorme potentiel pour les usines de fabrication et les bâtiments commerciaux, notamment.
On s’intéresse actuellement à l’industrie alimentaire, à celle de la transformation du bois, à la fabrication de produits pharmaceutiques ou encore à la métallurgie.
Ces deux exemples illustrent bien la capacité du Québec en matière de recherche industrielle. La province tarde toutefois à se tailler une place enviable à l’intérieur des pays industrialisés, en dépit d’une abondante cuvée technologique. De plus, l’accès aux marchés mondiaux demeure l’étape la plus difficile à franchir.
Selon l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec ( ADRIQ ), nous possédons tous les atouts pour que nos entreprises demeurent dans le peloton de tête des plus récents développements technologiques internationaux.
En raison de la taille du marché québécois, les manufacturiers qui veulent croître ont l’obligation d’exporter leurs produits à forte valeur ajoutée.
Par ailleurs, la coopération entre instances publiques et privées s’avère essentielle dans ce contexte. Selon la plus récente enquête de l’Institut de la statistique du Québec ( ISQ ), une faible proportion des établissements innovateurs en produits coopèrent ( accès à des compétences critiques, développement de prototypes, etc. ) avec des organisations externes, en particulier pour le partage des coûts liés au développement des innovations et l’accès à de nouveaux réseaux de distribution.
Le partenariat entre entreprises peut également aider à répondre aux besoins de multinationales sur notre territoire et ailleurs dans le monde, en particulier dans certains domaines stratégiques ( aéronautique, métallurgie, énergie, etc. ).
La mise en marché planifiée des nouveaux produits s’avère essentielle pour la réussite de l’opération « innovation ». « La commercialisation d’une technologie nécessite parfois des investissements aussi importants sinon supérieurs aux fonds requis pour la développer », constate Pier Antoine Marier, président de K2 Communications et expert international en commercialisation interentreprises (B2B).
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