Mais lorsque vous vous promenez dans son atelier, vous remarquez que ses outils de travail ne sont plus un crayon et une table à dessin, mais bien un ordinateur et des logiciels spécialisés. Grâce à un des nombreux logiciels disponibles sur le marché, il conçoit ses pièces et en fait l’assemblage à l’écran. C’est ce qu’on appelle la conception assistée par ordinateur (CAO) ou CAD en anglais.
Cette étape n’est cependant qu’une portion du travail. Avant que le consommateur puisse tenir l’objet entre ses mains, il faudra que ce dernier soit produit à l’aide du processus de fabrication assistée par ordinateur (FAO).
« Il s’agit d’un logiciel pour créer un parcours d’outil (parcours de découpe) à partir du modèle fait dans un logiciel de CAO ou encore dessiné dans le logiciel de FAO directement », mentionne Fréderic Nadeau, président des Technologies C.F.A.O.
Le Québec est un utilisateur important de ce type de logiciels, et la tendance ne risque pas de s’inverser, surtout parce qu’ils améliorent la rapidité d’exécution et facilitent les modifications.
« Les industriels n’ont plus le choix, ils doivent concurrencer des pays comme la Chine. Pour être compétitifs, ils doivent intégrer l’automatisation. Et lorsque ton client se sert de cet outil, il y a un effet d’entraînement », mentionne M. Nadeau.
Il y aurait entre 15 à 30 logiciels pour la FAO et autant pour la CAO. Toutefois, au Québec, seulement trois ou quatre compagnies seraient bien représentées. L’investissement pour ce type de logiciels est assez élevé. Il frôle en moyenne les 10 000 $. Le coût peut cependant exploser et atteindre 40 000 $, et même 100 000 $, selon les besoins de l’entreprise.
En général, chaque pays a un produit vedette. Au Canada, le logiciel Mastercam est utilisé par plusieurs entreprises, mais les produits Delcam, comme FeatureCAM, Delcam for SolidWorks et PowerMILL, deviennent de plus en plus populaires sur les marchés.
Le choix du logiciel qui convient est donc cru-cial. Il passe notamment par la connaissance de ses besoins et de son budget.
« Certains logiciels sont plus spécialisés que d’autres pour le domaine artistique, le bois, 5 axes, etc. Il faut aussi comprendre que la grande majorité des logiciels FAO peuvent faire aussi du dessin (CAO). Par contre, la partie CAO dans les logiciels FAO est normalement de base. Pour faire de la conception plus avancée et faire des assemblages, les logiciels CAO sont une meilleure solution », commente M. Nadeau.
La meilleure façon de s’y retrouver et de juger de la pertinence de la solution est donc d’assister à une démonstration. Pour les logiciels CAO et FAO, il faut aussi regarder l’historique du distributeur, savoir s’il offre un soutien technique convenable et un service en français et s’il est en mesure de personnaliser le générateur de codes qui convient à la machine de l’entrepreneur.
« Le mieux est de faire venir les vendeurs en même temps, de comparer et de faire des tests. Il faut surtout éviter d’acheter compulsivement », souligne Sébastien Bérubé, enseignant au cégep du Vieux-Montréal, au Département de techniques de génie mécanique.
On pourrait croire que l’utilisation de ces logiciels a tué le côté artistique des dessinateurs, mais rien n’est plus faux, selon André Daveluy, ingénieur, consultant CAO, FAO et PLM et directeur d’Avantage mécanique inc.
« La créativité est quelque chose qui se passe entre les deux oreilles et cela n’a pas rapport avec un crayon ou un ordinateur. Ce ne sont que des outils. Les mêmes notions de mathématiques et la même logique doivent être appliquées pour produire le dessin. »
La formation pour utiliser ces logiciels ne vient donc pas seule. Elle est intégrée à un programme d’apprentissage d’une profession comme celle d’architecte, d’ingénieur, de dessinateur industriel, etc. « Il faut des connaissances techniques. La machine ne vous dira pas quelle est la résistance de la matière », commente M. Bérubé.
Bien sûr, certains peuvent apprendre de façon autodidacte et d’autres peuvent avoir une certaine résistance au changement, mais quoi qu’il en soit, son utilisation ne risque pas de s’arrêter.
« On s’en va vers une création avec de l’ajout de matériel et je crois que, bientôt, on passera directement au 3D au lieu du 2D. Les fonctions que l’on paie en extra vont devenir de plus en plus de base à mon avis », note M. Bérubé.
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